Compte -rendu d’une commission au PFWB

Commission de l’aide à la jeunesse, des maisons de Justice, des sports et de la DSC00661promotion de Bruxelles du Parlement de la Communauté française – 14 novembre 2016

Le jeudi 27 octobre 2016, nous apprenions que le personnel de l’IPPJ de Saint-Hubert faisait grève, jusqu’au lendemain. Le front commun syndical dénonçait les conditions de travail des travailleurs et la gestion d’un cas psychiatrique lourd relatif à un mineur étranger non accompagné (MENA) dont le personnel devait s’occuper quasiment 24 heures sur 24.

Le 14 novembre dernier, j’ai donc décidé d’interroger le Ministre de l’Aide à la Jeunesse, afin d’en savoir plus sur l’évolution de la situation au sein de l’IPPJ, le suivi de la prise en charge de ce jeune, les raisons ayant conduit à son placement à Saint-Hubert au lieu d’une structure semblant plus adaptée à sa situation et les moyens mis en œuvre par le Ministre afin qu’une telle situation ne se reproduise plus.

Le Ministre m’a informé sur le fait que ce jeune cumule problématique de délinquance et de santé mentale. Il est donc balloté d’IPPJ en unités de soins. Il s’agit d’un cas compliqué qui, en outre, a introduit une demande d’asile. Monsieur Madrane m’a assuré que le personnel de l’IPPJ de Saint-Hubert et les organisations syndicales ont mis fin à la grève dès le lendemain, comme convenu initialement.

Je continue à rester attentive à de telles situations car c’est la seconde fois que le personnel de cet IPPJ se met en grève. Il s’agit, peut-être, dès lors d’une manière de tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention de l’extérieur sur leurs conditions de travail, leur désarroi et la situation difficile de ces jeunes.

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Au cours de cette même journée, j’ai continué à interroger le Ministre Madrane à de multiples reprises mais, cette fois, avec sa casquette de Ministre des Sports.

Je voulais, premièrement, m’enquérir de la situation du karaté en Belgique dans le cadre de la grande entrée de ce sport dans le monde olympique, en 2020 lors des Jeux de Tokyo. Je souhaitais savoir si le Ministre avait eu des contacts avec la Fédération francophone de karaté et avec le COIB afin de mettre en place une stratégie nous permettant d’être représentés lors de cette compétition.

Malheureusement, aucun contact n’a, à ce jour, été pris avec le COIB pour envisager une quelconque participation. En revanche, Monsieur Madrane m’assure que cette perspective olympique ne fait que renforcer les liens avec la Fédération francophone de karaté et des arts martiaux affinitaires (FFKAMA) et que cela se traduit par la mise en place d’un nouveau mode de subventionnement. Pour 2016, la FFKAMA a bénéficié d’une subvention de 35 000 euros, destinée à couvrir l’entraînement de ses élites et leur participation aux compétitions internationales.  Je reste, bien entendu, attentive à l’évolution de la situation du karaté belge dans le cadre des prochains JO ainsi qu’à la prochaine enveloppe 2017 qui sera octroyée.

En parallèle, je me suis également intéressée au soutien accordé par la Fédération Wallonie-Bruxelles aux différents arts martiaux, sports qui semblent souvent oubliés parmi les différents plans sports présentés. J’ai aussi interrogé Monsieur Madrane sur l’évolution du plan «Judo» présenté par son prédécesseur René Collin, et sur la construction du pôle sportif de haut niveau consacré au judo à Louvain-la-Neuve?

Le Ministre m’a informée que trois Fédérations d’arts martiaux disposent de subventions :

  • la Fédération de ju-jitsu, qui a bénéficié en 2016 d’une subvention de 12 000 euros,
  • celle de taekwondo, avec une subvention de 215 000 euros,
  • celle de judo qui a reçu une enveloppe de 525 000 euros.

En ce qui concerne le plan «Judo», le Ministre s’est contenté de m’assurer que « tout ce qui avait été promis a été suivi ». En revanche, la construction du bâtiment du centre de haut niveau «Judo» à Louvain-la-Neuve, a pris quelque retard à la suite d’erreur de carrelage dans les douches, problème de recouvrement de sol, etc. L’ouverture du centre est attendue  pour le début de 2017.

Au cours d’un interview dans Le Soir du 28 octobre 2016, Rachid Madrane,  évoquant le nombre d’athlètes sous contrat en Fédération Wallonie-Bruxelles, estimait que le nombre actuel de 85 athlètes est trop faible et ce, en raison de la complexité institutionnelle et des législations parfois trop différentes en la matière. En effet, les régimes, les systèmes et les gestionnaires qui régissent les différents types de contrats d’engagement des sportifs, ne sont pas les mêmes en Région wallonne et en Région bruxelloise. Monsieur Madrane ne dispose donc pas de toutes les compétences nécessaires à la modification de la législation qui régit l’engagement des élites sportives – loi du 3 juillet 1978.

Il s’engage cependant à interroger son administration afin d’évaluer les besoins en la matière et de pouvoir, si nécessaire, augmenter le nombre de contrats. Le Ministre m’informe, en outre, que son administration  lui remettra prochainement un rapport sur la base duquel il décidera de reconduire ou non les contrats des sportifs actuels et dès lors octroyer des contrats à de nouveaux sportifs sur les éventuels postes vacants. Dossier à suivre, donc…

Attentive à la mixité dans le sport et à la promotion du sport féminin, je me suis également intéressée à l’éventualité d’une organisation de Liège-Bastogne-liège pour dames, complétant la course cycliste habituelle. Je voulais également savoir si un tel évènement sera diffusé par nos médias de la RTBF.

J’eus le plaisir d’obtenir une réponse positive à ma première question. La course Liège-Bastogne-Liège pour dames sera donc organisée pour la première fois le 23 avril 2017 en présence des meilleures coureuses cyclistes mondiales. La couverture médiatique de cet évènement par la RTBF n’est, cependant à ce jour,  pas assurée. J’espère que les bonnes décisions seront prises à cet égard et que la RTBF apportera à cette course féminine la couverture médiatique qu’elle mérite.

J’ai ensuite et enfin déploré l’attitude lamentable du club de football Jorez Sport Anderlecht, s’étant vu imposer le suivi d’une formation contre la violence comme sanction à la suite d’une bagarre face à une autre équipe. Au lieu de faire profil bas et suivre cette formation imposée par le Comité provincial du Brabant, ce club de football a préféré faire appel de la décision. Ce que je regrette en tant que Députée membre de la commissions des Sports, car j’estime que ces personnes donnent un mauvais signal à leur équipe et au club !

Cette sanction, qui consiste en l’obligation pour toutes les personnes reprises sur la feuille de match – tant les joueurs que les officiels – de participer à une formation contre la violence, représente à mon sens un outil efficace de sensibilisation et une sanction innovante bien utile pour tous, quelle que soit la gravité des faits. C’est la première fois qu’une telle sanction est prise à l’encontre d’un club et de ses joueurs. Le Comité provincial du Brabant a donc fait preuve d’innovation pour contrer ces comportements violents. Le Ministre envisage d’ailleurs d’en étendre l’application aux autres clubs de football et aux autres sports.