Ne pas regarder le drone passer

Drones daysCommuniqué de presse du 7 mars 2015 de Virginie DEFRANG-FIRKET, Députée wallonne et Gilles FORET, Député fédéral

Les Deux députés MR réagissent, ce dimanche 7 mars, à leur visite aux Drones Days organisés ce week-end à Tours et Taxis à Bruxelles.
En Belgique, comme partout ailleurs en Europe et dans le monde, l’utilisation des drones est en pleine expansion.
Détection des arbres malades, meilleur dosage de l’utilisation d’engrais au sein de parcelles agricoles, suivi des grands chantiers, surveillance de zones sinistrées, prise de vue aérienne pour des agences immobilières, prises de vues pour des concerts ou matches de football, promotion de régions touristiques, des positions stratégiques militaires, contrôle de mouvements de foule, de la circulation routière ou encore expériences scientifiques, les applications des drones sont nombreuses et variées.
« Il est pourtant toujours interdit de faire voler des drones en Belgique » indiquent les Députés MR. « Aucune législation ne les vise expressément. Les conséquences pour les entreprises et les particuliers sont énormes. Le potentiel est gigantesque si on y met les moyens et la volonté. Une sécurité juridique et des aides au secteur permettraient le développement de la technologie en Belgique Des investisseurs veulent se lancer, mais cette insécurité juridique les paralyse » notent les Députés.
Un arrêté royal est dans les cartons du précédent Gouvernement fédéral. L’ancien Secrétaire d’Etat à la Mobilité n’a pu faire aboutir le dossier. Le projet était tellement inapproprié par rapport aux attentes du secteur, que la nouvelle Ministre en charge du dossier a décidé de refaire un tour de table avant de se prononcer. Elle annonce un arrêté royal pour la fin de l’année.
La Députée wallonne ajoute : « J’ai interrogé le Ministre de l’Economie et des Technologies nouvelles sur le soutien qu’il peut apporter à cette technologie de pointe en l’intégrant, par exemple, dans les pôles de compétitivité. Si un secteur demande à se développer, l’économie wallonne ne peut s’en passer. Il a déclaré que les perspectives de développement du secteur sont actuellement à l’étude dans le cadre du pôle de compétitivité Skywin. Bien que le Ministre reconnaisse que les drones constituent de nouvelles opportunités, je regrette qu’il ne parle toujours que de « projets à l’étude », de « recherches », de « mettre tout en œuvre afin de permettre le développement » et d’ « être attentif au suivi ». Rien de concret donc, alors que c’est aujourd’hui que les opportunités doivent être créées. La France, par exemple, décolle et a déjà vu la création de plus de 400 entreprises depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’utilisation des drones en 2012. On y parle aussi de 15 000 emplois créés d’ici 2025. Attention de ne pas passer à côté de la montre en or !

Ce même ministre est aussi concerné comme Ministre des médias, puisque la RTBF utilise déjà des drones pour ses reportages. Elle a acquis un tel appareil et envisage de former ses caméramen à son utilisation. Je l’ai également interrogé à ce sujet. n’est pas opposé à de telles utilisations, mais a rappelé la nécessité de travailler dans un cadre légal et dans le respect de la vie privée.
J’ai enfin demandé à la Ministre de la Formation si elle avait donné des instructions précises aux organisateurs des formations dispensées en Wallonie : contenu de celles-ci, personnes habilitées à les donner, certifications qu’elles octroient, nombre d’heures indispensables, etc. ? Il est, en effet, indispensable que ces formations soient cohérentes avec ce qui sera exigé dans le futur arrêté royal.
Je regrette que la Ministre se retranche derrière une étude du Forem datant de 2013, et qui ne fait pas apparaître de besoins des entreprises ou des opportunités significatives pour lesquels le pilotage des drones représenterait une réelle plus-value, pour lancer une réflexion sur de telles formations. Or, le secteur est en croissance, c’est une évidence !

De son côté, le Député fédéral Gilles Foret complète : « Au fédéral, j’ai voulu m’assurer que l’arrêté royal soit pris rapidement ; qu’un cadre soit établi et qu’il libère ainsi les investisseurs potentiels ; qu’on leur dise qu’ils peuvent avancer, se développer et dans quelle direction. A mon sens, le texte ne doit pas être trop restrictif et j’avoue avoir accueilli la réaction de la ministre Galand avec enthousiasme. Elle nous a confirmé qu’elle prenait le projet à bras le corps pour qu’une législation voit le jour rapidement, preuve d’une réelle prise de conscience de sa part quant au potentiel de développement de ce secteur. Je suis également satisfait d’avoir fait figurer le développement du secteur des drones dans les priorités de la Commission des Questions Technologiques et Scientifiques.
À Liège, j’ai interrogé le Collège communal sur ses intentions en termes d’investissements dans cette technologie au sein de la police pour renforcer la sécurité de la population. Je souhaitais savoir si la réflexion existait aujourd’hui quant à l’utilisation de drones par ces services une fois la législation adoptée. Je proposais d’entamer une consultation avec les différents acteurs concernés pour préparer l’acquisition d’un outil de ce type dès que la règlementation le permettra. Malheureusement, malgré les événements de grande ampleur qui se déroulent à Liège et pour lesquels les applications expliquées ci-dessus pourraient se révéler plus qu’intéressantes (matchs du Standard de Liège, manifestations, Foire d’Octobre, Tour de France, etc), cela ne semble pas figurer dans les projets des autorités communales à court ou moyen terme et je ne peux bien entendu que le regretter ».

« Nous souhaitons que tous les niveaux de pouvoirs prennent ce dossier à bras le corps. Des investisseurs attendent et l’économie wallonne doit mettre toutes les chances de son côté pour se redresser. Nous ne pouvons nous passer, par simple attentisme, d’une nouvelle technologie créatrice d’emplois et de revenus » concluent les nouveaux Députés MR.